Les conseils d’administration des grands groupes cotés en France se rajeunissent et accueillent davantage d’étrangers, mais se féminisent encore lentement, selon une étude de L’Hebdo des AG publiée en Mai 2016.
L’étude a été réalisée à partir des assemblées générales annuelles des entreprises membres de l’indice boursier SBF 120, déjà tenues ou qui doivent se tenir (en se fondant alors sur les ordres du jour) d’ici fin juin, rappelle cette publication, spécialisée dans les questions de gouvernance.
Fait notable, l’âge moyen des membres des conseils d’administration a reculé cette année à 57 ans pour le CAC 40, contre 59 en 2015.
Ce rajeunissement est permis par le fait que des figures de la place de Paris sont atteints par la limite d’âge et doivent laisser leur place, à l’image de Jean-Louis Beffa chez Saint-Gobain ou encore Michel Pébereau chez BNP Paribas.
Après les assemblées générales de cette année, seuls 2% des administrateurs du CAC 40 auront plus de 75 ans, selon l’étude.
Pour Bénédicte Hautefort, éditrice de L’Hebdo des AG, ce rajeunissement “semble être seulement une partie du sujet”.
Selon elle, “la révolution, c’est que c’est, cette année, un vrai passage de relai. Simultanément dans plusieurs entreprises, des figures de la place de Paris, encore en pleine force entrepreneuriale, ont choisi de partir alors qu’elles n’y étaient pas obligées”.
En parallèle, le nombre de nouveaux administrateurs a progressé à 42 dans le CAC 40 contre 23 l’an passé.
Dans le même temps, l’étude montre que la part des administrateurs étrangers progresse, atteignant 34% cette année, contre 27% en 2015.
Cette évolution est en lien direct avec les récents changements capitalistiques qui ont vu plusieurs groupes fusionner, comme Alcatel et le finlandais Nokia, Lafarge et le suisse Holcim, ainsi que tout récemment le projet de rapprochement entre Technip et l’américain FMC.
En revanche, la féminisation des conseils est en cours mais se fait très progressivement.
La loi impose 40% de femmes dans les conseils d’administration pour 2017 alors que le code patronal Afep-Medef a fortement recommandé de respecter ce seuil dès 2016.
Le CAC 40 compte ainsi 38% de femmes administratrices en 2016, contre 35% en 2015. Le meilleur élève est le groupe de luxe Kering (64%), tandis que parmi les derniers de la classe figurent le distributeur Carrefour (25%), la banque Crédit Agricole (27%) ou le groupe de spiritueux Pernod Ricard (29%).
L’étude précise en outre que la proportion est bien moindre pour plusieurs groupes du CAC 40 qui sont de droit étranger et ne sont donc soumis ni à la loi, ni au code Afep-Medef à l’image de LafargeHolcim (7%) et Alcatel-Nokia (10%).
AFP Mai 2016