Utiliser son réseau

Non, vous n’avez pas un réseau misérable

 

Le réseau, c’est comme le cerveau. On n’en utilise que 10 % des capacités. Comment faire pour en tirer toute la moelle ? 





 

Description de la situation

« Jean-Robert vient de trouver un boulot génial. Gros salaire. Gros tickets resto. Énorme voiture de fonction. Mais c’est normal : il a un réseau de malade. »

Cette phrase, vous l’avez sûrement déjà prononcée. Avec un soupçon d’envie, voire même d’amertume, en songeant que votre répertoire téléphonique aurait besoin, pour ressembler à celui de Jean-Robert, d’une gigantesque cure de protéines.

Cessez de vous flageller. Car votre réseau, aussi modeste soit-il, a bien plus de potentiel que vous l’imaginez. Cent relations dans Linkedin, par exemple, cela donne un deuxième cercle de 10 000 gusses (100 x 100, en imaginant que vos contacts sont aussi sociables que vous), soit un Bercy complet auquel vous pouvez accéder directement, de manière très surmontable, pour pousser votre CV ou vos projets en cours.

Encore faut-il savoir le faire…

 

Les clés pour y arriver

1) N’ayez pas peur d’être lourd. Pour faire passer votre réseau de “dormant” à “actif”, la première mesure à prendre est d’oublier votre pudeur. Oui, vous allez tanner vos contacts pour qu’ils vous présentent les leurs. Oui, vous allez dégainer votre carte de visite à toutes les sauces, séminaires, mariages et communions. Oui, vous allez saouler tout le monde. C’est le jeu, ma pauvre Lucette.

 

2) Demandez audience. Une fois que vous avez ciblé, parmi les contacts de vos contacts, un profil intéressant, écrivez-lui “de la part de” et invitez-le à déjeuner. Dans le mail, ne dites pas que vous avez “besoin” de lui, mais que vous souhaitez “l’interviewer sur son parcours”. Cela change tout : au lieu de demander, vous proposez. Je ne connais personne qui refuse un rendez-vous où il peut à la fois manger et parler de lui-même.

 

3) Piochez aussi dans votre annuaire d’anciens (vous êtes bien ancien de quelque chose). On l’oublie, mais les annuaires regorgent de contacts savoureux. La solidarité est plus ou moins de mise selon les facs ou les écoles, mais dans tous les cas, vous aurez dix fois plus de chances d’atteindre votre cible avec un point commun qu’avec zéro. Et puis, insistez : si elle ne répond pas au premier mail, relancez allègrement. Lourd, j’ai dit.

 

4) Lors d’une nouvelle rencontre, donnez toujours l’impression que vous cartonnez. Les gens se sentent valorisés lorsqu’ils croient faire une rencontre de qualité. Commencez vos phrases par “J’ai réussi” et finissez-les par “c’était top”. Sans arrogance, bien sûr.

 

5) Tenez un registre. Un cahier de rencontres, avec le nom du contact, la date du RDV et quelques mots-clés dans deux colonnes distinctes : Ce dont il a besoin / Ce qu’il peut m’apporter. Si les lignes matchent, vous touchez au but.

 

6) Révisez vos fiches. Les champions du réseautage sont d’abord de grosses mémoires.

 

7) Enfin, gardez le contact. Mieux vaut un nombre raisonnable de relations bien entretenues qu’une kyrielle de liens inactifs. Rappelez-vous au souvenir des gens, souvent, même avec trois fois rien, un petit mail avec un article trouvé sur le web (“J’ai pensé que ça vous intéresserait”). Amusez-vous. Les grands réseauteurs comme Jean-Robert réseautent pour le plaisir, et empilent les contacts comme d’autres les timbres ou les petites voitures. Pour une fois qu’une névrose peut servir à quelque chose…

 

Source : Benjamin Fabre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *