Chefs d’entreprise, osez parler de vos difficultés !

Face aux problèmes qui s’accumulent, les dirigeants réagissent souvent trop tard, quand les dégâts sont faits.

 

Lors des « entretiens du jeudi » proposés par le tout nouveau CIP de Paris (Centre d’information et de prévention des difficultés des entreprises), le 64ème créé en France, ils trouvent l’oreille attentive d’un trio de professionnels compétents et bénévoles : un expert-comptable, un avocat et un ancien juge du tribunal de commerce. Le CIP de Paris, lancé le 9 juin 2016, était devenu nécessaire dans la capitale, estime Stéphane Cohen, président de l’Ordre des experts-comptables de Paris Ile-de-France. « L’année 2015 a été très difficile pour les dirigeants de TPE (très petites entreprises) parisiennes. Les attentats ont laissé une trainée de poudre terrible, surtout dans le secteur du tourisme. » Selon la société d’assurance-crédit Euler Hermès, l’Ile-de-France a en effet enregistré une hausse de 4,9% des défaillances d’entreprises entre mars 2015 et mars 2016, une tendance à rebours de la nette amélioration constatée ailleurs en France, sur la même période. Les secteurs les plus sinistrés sont, de loin, l’hébergement et la restauration (+10%) et les transports (+32%).

 

Loin du tribunal, la parole est libre

Créés en 1999 à l’initiative des professionnels du chiffre et du droit, les Centres d’information et de prévention des difficultés des entreprises ont pour dispositif phare « les entretiens du jeudi ». Les chefs d’entreprise peuvent venir y partager leurs difficultés et faire le plein d’informations sur les solutions qui pourront les aider. Ces entretiens se déroulent au siège de l’Ordre des Experts-comptables, à la Chambre de Commerce et d’Industrie, ou au siège de l’Ordre des Avocats, « mais jamais au tribunal de Commerce », insiste William Nahum, président du CIP National, qui estime que 3.000 à 4.000 entretiens confidentiels et anonymes sont réalisés chaque année sur tout le territoire.

 

La démarche est très différente des procédures légales de prévention, imposées aux entreprises en difficulté. « Nous donnons la possibilité d’une parole libre, en amont d’une convocation au service de prévention du tribunal, » explique William Nahum. Derrière les difficultés de trésorerie qui ouvrent presque chaque entretien, il y a selon les cas, la perte d’un client important, des retards de paiement, une baisse du chiffre d’affaires, ou des difficultés à trouver des sources de financement. « Lorsqu’il est amené à gérer sans cesse ses créanciers, l’entrepreneur n’arrive plus à se projeter », analyse Ivan Corvaisier, avocat et bénévole au CIP de Versailles depuis quatre ans. « Nous sommes là pour l’orienter, sans le juger ni l’assister. »

Une aide face à certaines détresses psychologiques

Plus les difficultés sont traitées en amont, plus les chances de les surmonter sont élevées. « Les dirigeants viennent souvent trop tard, quand les dégâts sont faits », regrette Benoît Violier, président de l’association des experts-comptables des Yvelines et bénévole au CIP de Versailles depuis six ans. « Il est pourtant essentiel d’anticiper les difficultés, pour que nous puissions agir de manière efficace. » Si la liquidation judiciaire est la procédure la plus utilisée en France pour régler les dettes de l’entreprise, il existe d’autres procédures bien plus discrètes : mandat ad hoc, conciliation, commission départementale des chefs des services financiers (pour négocier le règlement des dettes avec l’administration fiscale ou sociale), médiateur du crédit … « Mieux vaut ne jamais engager de fonds personnels avant d’être venu nous voir, » conseille Ivan Corvaisier.

 

Les CIP comptent aller au-delà du seul accompagnement juridique et économique. Une convention a été signée avec le dispositif APESA France (Aide psychologique pour les entrepreneurs en souffrance psychologique aigüe), pour apporter une réponse à la détresse de certains entrepreneurs. « Le chef d’entreprise est par essence optimiste, et n’aime pas véhiculer une autre image que celle du succès », estime Ivan Corvaisier. « Il a trop tendance à interpréter sa souffrance psychologique comme un signe de faiblesse, » renchérit William Nahum. Les visiteurs du CIP pourront ainsi se voir proposer cinq séances gratuites chez un psychologue. « Quelques séances qui peuvent suffire à améliorer considérablement sa situation », assure William Nahum.

 

Vous pouvez également faire appel à AD Solutions Management. Mme Duverger saura vous accompagner et vous soulager dans votre rôle de dirigeant. N’hésitez pas à la rencontrer pour échanger avec elle et comprendre comment et pourquoi elle pourrait intervenir dans votre entreprise.

 

 

Source Géraldine Dauvergne

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